LA BEAUTÉ NOUS FAIT LE PLUS GRAND BIEN !

✶ La beauté est une des valeurs essentielle de notre monde.

 

Si elle n’est pas toujours mise en avant dans notre société judéo-chrétienne, qui la relègue trop souvent au second plan, comme une valeur superficielle, la beauté a pourtant une importance et un rôle capital, au centre de nos vies.

 

✶ La beauté est une valeur féminine.

 

Ce que ne veut bien sûr pas dire qu’elle est réservée aux femmes, mais qu’elle active notre cerveau droit : Elle ne s’explique pas, n’implique pas d’action... elle se ressent, s’accueille, nous nourrit.

En étant attentif à se qui se passe en nous devant un paysage majestueux, en écoutant une musique que l’on aime, devant une personne, une œuvre d’art, ou simplement un objet qui nous plaît, nous réalisons que nous nous sentons quelque part, touchés et nourris. En tant qu'êtres humains, nous ressentons du bien-être.

 

Ce qui est ainsi touché est notre cœur, l’émotion esthétique ouvre le cœur. Lorsque que le cœur est ouvert, on ressent du positif, de la joie... en réalité c’est une manifestation et une forme de l’Amour !

Naturellement, nous ressentons tout cela à divers degrés... en fonction justement, de l’ouverture de notre cœur, de nos chakras et de notre faculté à nous laisser toucher et à ressentir. Cependant, l’émotion esthétique contient un message pénétrant auquel nous sommes tous sensibles et qui comporte une dimension de transcendance et de sacré, comme si elle nous reliait à la manifestation d’une vérité invisible qui nous dépasse.

 

 

✶ La Beauté est subjective ?... et alors !

 

La beauté peut prendre une forme différente pour chacun, peu importe ! Certaines choses touchent tout le monde ou presque : la nature, le ciel, les enfants, les arts... elles font partie de notre référentiel collectif et universel. Mais, en fonction de notre culture, de notre histoire, ce que nous allons trouver beau sera forcément différent de notre voisin, car emprunt de nos préférences et de nos références qui prennent leur source dans notre enfance. Nous nous sentons touchés par des choses différentes, et c’est tant mieux, notre diversité fait notre richesse. La beauté n’est universelle que dans l’expérience de l’émotion qu’elle provoque et de ce qu’elle réveille en nous.

 

✶ La beauté est une source infinie de bien-être.

 

La beauté nous offre du bonheur gratuit, omniprésent et inépuisable. Elle est accessible à tous en permanence, pour peu que nous sachions lui prêter attention. L’émotion qu’elle provoque nous nourrit profondément et nous apporte du bien -être. Elle “enchante” notre une perception du monde. Elle ne s’explique pas, elle se ressent avec les yeux ou les oreilles, se vit, se partage, car personne ne veut garder du“ beau” pour lui. Au contraire, nous avons du plaisir à le partager, et ce partage ne nous appauvrit pas, il nous comble plus encore. En cela, la beauté est aussi une valeur de reliance et un langage universel.

 

✶ La beauté sauvera le monde ?

 

On sait rarement que la célèbre phrase de Dostoïevski, dans le contexte de son roman “L’Idiot”, ouvrage duquel elle est tirée, est prononcée à la forme interrogative. Mais, si l’on a coutume de la citer comme une affirmation, c’est sans doute parce quelle résonne “juste” de façon plus ou moins consciente pour beaucoup d’entre nous.

Par son essentialité, la beauté nous grandit, nous relie et, allant toucher notre cœur, par bien des voies différentes, elle nous ouvre à la douceur de l'amour et au sacré.

Il ne tient qu’à nous de profiter de son pouvoir attractif et de sa magie et de lui donner la place fondamentale qu’elle mérite au centre de nos vies.

 

 

■ Claire Houël -  http://www.clairehouel-therapie.com/

 

 

                QUAND LA BEAUTÉ NOUS SAUVE DU POUACRE

 

Pourquoi l'émotion esthétique est-elle tout sauf un luxe ?

 

« Parce que la beauté nous fait du bien ! Lorsque j'éprouve une émotion esthétique, je ne mens pas, je n'essaie pas de me distinguer socialement. Un tableau est beau parce que je le ressens comme tel. Il n'est nul besoin de raisonner pour justifier cette émotion, il n'y a aucune explication à donner. J'apprends à me faire confiance, à m'écouter. À me fier à mon intuition.

 

La beauté nous guérit de nos doutes. L'émotion esthétique est un réapprentissage de l'estime de soi.

 

La beauté nous rend davantage bienveillants envers nous-mêmes.

 

L’éclat d’un rayon de lumière se posant sur les flots à travers un ciel d’orage, les couleurs flamboyantes d’un tableau de Van Gogh, une mélodie de Michel Berger , les progressions vertigineuses d’une fugue de Bach, le profil d’un homme ou d’une femme, la majesté splendide d’une voûte gothique… La beauté nous frappe (souvent à l’imprévu) et nous touche d’une façon qui peut nous paraître d’autant plus inexplicable qu’elle est forte. Or, si nous reconnaissons la sensation unique que la beauté nous procure, nous ne lui attribuons généralement pas un rôle central dans notre existence. Nous aurons plutôt tendance à mettre en avant la recherche du bonheur, du plaisir, ou encore l’amour, l’amitié, l’engagement pour une cause, la réussite, le pouvoir… Comme si la beauté était un agrément superficiel, secondaire, extérieur à ce qui fait le sens de notre vie.

 

Pourquoi alors nous attire-t-elle, nous fascine-t-elle tant ?

 

Pourquoi  avons-nous tant besoin d'elle, du plaisir particulier qu'elle nous donne ? 

 

En quoi l’émotion esthétique peut-elle nous aider à nous accepter avec nos imperfections ?

 

D’abord, en constatant que cette émotion esthétique nous vient, le plus souvent, devant une beauté imparfaite. Qu’on la ressente en écoutant Jacques Brel, en regardant un tableau de Mark Rothko, un paysage de Renoir, ou même le visage de Kate Moss ou de Ryan Gosling, on ne peut pas dire que ces voix, peintures ou traits soient parfaits. Et pourtant, on voudra dire : « C’est beau. » Autrement dit, dans le plaisir esthétique, nous découvrons non seulement qu’il y a de la beauté dans l’imperfection, mais même, peut-être, que l’imperfection fait la beauté ! En plus, ces êtres et ces œuvres que nous trouvons beaux sont presque toujours pétris de fragilités. Donc ce qu’ils nous disent, au fond, c’est : « Assume tes faiblesses et tes défauts, et fais-en des forces. » Ce qui, évidemment, est un message fort lancé aux exigences que nous avons envers notre reflet dans la glace.

 

Mais si nous souffrons de nous trouver imparfaits face à notre miroir, n’est-ce pas aussi parce que nous nous jugeons à l’aune des autres, et des normes imposées par la mode ?

 

C’est vrai, mais là encore, l’émotion esthétique peut nous aider, car lorsque nous sommes saisis par elle, c’est nous seuls que nous écoutons ; on découvre que le seul critère valable qui nous permet de dire « C’est beau » vient de nous et qu’il n’y en a pas d’autre. Mieux : on parie sur l’adhésion de tous à ce critère puisque l’on ne dit pas : « Je trouve cela beau », mais « C’est beau » ! Or, réapprendre à s’écouter est très certainement le premier pas pour apprendre à s’accepter et à s’aimer tel que l’on est.

 

Pourquoi dites-vous que la beauté nous libère de la crispation identitaire ?

 

J'ai failli sous-titrer mon livre: "la beauté racontée aux snobs". Celui qui se sent obligé d'expliquer pourquoi un tableau ou un morceau de musique est beau n'a rien compris à l'émotion esthétique. Il faut accepter cette part de mystère. On passe son temps à la fuir! Avec le beau, on découvre qu'il est agréable de ne pas comprendre pourquoi l'on ressent une émotion particulière. Mieux encore, on peut être heureux de ce mystère. Cette émotion peut parfois s'expliquer par la psychanalyse, mais pas seulement, et c'est alors un mystère qui confine à l'Éternel.

 

Aujourd'hui, la pensée positiviste triomphe : certains estiment que l'on va pouvoir tout expliquer de la pensée humaine. À l'inverse, je pense qu'il est bon de découvrir qu'on ne peut pas tout comprendre, mais qu'on peut accepter le mystère du monde et se sentir plus fort. Ce qui est obscur, c'est le "pourquoi j'aime". Dans le rationaliste athée, il y a un petit mystique qui sommeille. Se découvrir mystique, c'est s'ouvrir à un autre rapport au sens. La beauté nous aide à nous réaliser et à vivre mieux.

 

Vous êtes convaincu qu'il n'existe pas de beauté objective ?

 

Il ne faut pas essayer de distinguer ce qui serait objectivement beau de ce qui ne l'est pas : c'est ce qui a figé la pensée pendant un millénaire ! Il faut mettre le nombre d'or à la poubelle. Plutôt que de chercher à répondre à ce genre de question, il faut s'interroger : est-ce que ce tableau, cette musique, ce paysage me touche ?

 

Si le plaisir de la beauté est subjectif, il est pourtant nécessaire de le partager. Le sentiment de beauté est à la fois très personnel, et, en même temps, il provoque un élan vers l'autre. D'où un agrandissement du rapport aux valeurs, une ouverture sur autrui... La beauté nous guérit de l'individualisme, de l'enfermement. Une musique qui nous transporte, un paysage qui nous bouleverse, un tableau ou un visage qui nous ravit… Quand j'éprouve une émotion musicale en écoutant un chanteur - qui, dans ses textes, fait l'apologie d'un tas de choses que je ne partage pas - j'ouvre les yeux sur d'autres vies possibles. 

 

La beauté aiderait à vivre, bien plus qu'on ne le peut ?

 

Tout nous sépare : les niveaux de revenus, les conditions sociales, les "bagages culturels"... Mais lorsque nous jugeons que "c'est beau", nous sentons que notre émotion ne dépend pas de notre condition sociale ni de notre degré de culture générale ; nous sentons qu'elle pose, dans son jaillissement même, la question de notre commune nature humaine. Nous avons tendance à mettre en avant l'amour, l'amitié, la réussite, l'engagement pour une cause... Mais la beauté n'est pas un agrément superficiel ou secondaire. Ce n'est pas un luxe ou un divertissement pour gens cultivés. Bien plus qu’un divertissement, bien plus qu’un luxe gratuit pour gens cultivés, l’émotion esthétique nous offre à tous la promesse de vivre plus intensément, nous permet de nous affranchir de ce qui nous entrave, de nous dépasser et nous élever. Elle joue un rôle central dans notre existence, parce qu'elle enrichit nos vies. Il ne faut pas s'en priver. »

 

■ Charles Pépin. Agrégé de philosophie, enseignant, auteur et chroniqueur.

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