L'ART DU NU DANS TOUS SES ÉTATS

 

« La connaissance et la beauté sont la nourriture et la boisson de l'esprit ». ■ Eolake Stobblehouse

 

Traditionnellement, il n'y a jamais eu que deux catégories d'Art du nu : le Nu des Beaux Arts et le Nu érotique. Tous deux ont leur place à part entière dans le monde. Mais ce ne sont pas les seules options. En tous cas, plus maintenant.

 

                                  L'objectif principal du Nu érotique est bien entendu d'émoustiller les sens, de réveiller l'appétit sexuel du destinataire. Le reste est secondaire.

 

                                  Pour le Nu des Beaux-Arts, le but premier, l'ambition affichée est l'Art. Que le modèle vivant soit attirant, "convenable" ou pas, quelle partie du corps est montrée : cela n'a aucune importance. La sexualité également y est secondaire. En fait, de nombreux nus croqués en école d'art semblent répugner à toute sexualité. Ce qui compte, c'est l'art, l'émotion dégagée et la créativité fécondée. 

 

« La passion est une émotion puissante et continue, qui domine la raison ». Dictionnaire Larousse

 

                                 Ainsi, traditionnellement, nous avons eu le choix entre deux formes de l'art du nu : une qui sacrifie à la sexualité, le modèle et sa beauté, et l'autre qui sacrifie à l'art, le modèle et sa

beauté.

 

« Le nu ne se réduit pas au sexe, il n'est que l'aboutissement d'une recherche de nudité naturelle, totalement innocente, et exempte de toute provocation. »  Jock Sturges

 

                                Ce qui nous amène à la création de la « troisième catégorie » d'art du nu. J'aime à l'appeler : « simples nus ». Certaines des femmes et des photographes qui travaillent conjointement dans ce domaine spécifique l'appellent « Nature-Peinture style ». Cette formule joliment trouvée représente bien le courant novateur qui a inventé et défend bec et ongles ce style original. Cette catégorie d'art est unique par le fait que son objectif premier est de célébrer le modèle et sa beauté resplendissante.

 

« La règle d'or, c'est qu'il n'y a pas de règles d'or. »

 

■ George Bernard Shaw (1856 – 1950)

 

                               L'art comme tel n'est pas exclu. Si une photo est artistiquement remarquable et présente en même temps (l'un n'empêche pas l'autre, bien au contraire !) un modèle attirant respirant charme, sex-appeal, liberté et une joie de vivre communicative, c'est de l'Art majeur et en même temps du « simple nu ». Et ça fait vachement plaisir à voir !

 

Après des années, voire des décennies, à faire peur au monde textile indécrottablement borné, le mot « Naturiste » est enfin réhabilité, restauré, pardonné et compris dans toute sa splendide simplicité. En pareilles circonstances, la Vénusté est toujours à son avantage. Lors de chaque rencontre, une collaboration privilégiée est instituée, la Féminité, magnifiée par l'objectif intrusif du capteur de rêves peut donner libre cours à l'étendue de sa gamme de fantaisies. À la bonne heure !

 

                               Je serais même tenté de voir dans la mission confiée aux mordus du Focus une sorte de Croisade de santé publique. Ils font la fierté de notre famille de pensée et d'action et méritent toute notre considération à cet effet.

Cela s'est déjà produit à maintes reprises dans l'histoire de l'art, c'est par exemple le cas de plusieurs sculptures d'Auguste Rodin.

 

« Dans l'art, il n'y a pas d'immoralité.
L'art est toujours sacré. »
 

■ François-Auguste-René Rodin (1840–1917).

 

 

                              L'aboutissement de tout ceci est que « simples nus » ou « Nature-Peinture style » est l'art du Nu (habituellement en Phot'Osmose) qui se focalise sur la beauté pétillante du modèle vivant, et pour lequel les qualités artistiques plus ésotériques de l'image sont facultatives, tout autant que la sexualité. La « troisième voie » n'est pas un compromis des deux autres et elle n'est pas un mélange des deux genres. C'est une forme d'expression réelle totalement indépendante qui fait la part belle au « deuxième sexe ».

 

« Le nu est ce qu'il y a de plus noble dans l'art. Cette vérité est reconnue par tous et vérifiée par les peintres, les sculpteurs et les poètes. »

 

■ Isadora Duncan (1877–1927)

 

                              Elle se focalise sur la beauté intégrale de « l'œuvre de chair ». Juste telle qu'elle est. Peinte d'après nature, sur le motif. Sans essayer d'être « sexy », « bankable » ou « bonne à tirer ». Sans lingerie fantaisie, microjupes, talons hauts et décolletés plongeants, exit le maquillage à la truelle et la coiffure sophistiquée ! Juste elle-même, nue telle qu'elle a été créée. Naturelle, spontanée et belle. C'est ça notre style minimaliste, dépouillé de tous les tralalas habituels qui cachent mal la vanité tapageuse de celles qui les arborent ostentatoirement : SIMPLES NUS à l'état pur.

 

 

 

 ▶ Eolake Stobblehouse (peintre et photographe professionnel reconnu, webmaster et essayiste, ce danois touche-à-tout dirige également un cours d'Art en ligne).

 

                            CORPS RACCORDS / L'ART DU NU DE HAUTE TENUE

 

De l'Antiquité à nos jours, l'image de la beauté mais aussi le langage de l'allégorie, qui consiste à rendre visible les idées abstraites, ont été associés à la représentation du corps humain comme mesure de toute chose : ce réflexe culturel anthropocentriste caractérise l'Occident.

 

- Le corps humain : une des constantes de la culture occidentale, ferment et creuset de l'evolution de son Art. Si le nu traverse toutes les époques et toutes les cultures, de la préhistoire à aujourd'hui, de l'Inde à l'Océanie, de l'Afrique à l'Europe, seule la culture occidentale l'a codifié comme un genre autonome. Reflet d'une culture, de ses goûts esthétiques et surtout de la morale de son temps, le nu fut considéré avec une grande suspicion du Moyen-Age à l'ère moderne.
 
« La censure pardonne aux corbeaux et poursuit les colombes. » Juvénal

Il n'a pénétré les lieux sacrés de la chrétienté qu'au prix d'âpres batailles, et même après être devenu un sujet de premier plan dans les académies, au XVIIIe siècle, il continuera de susciter la réprobation, voire le scandale. C'est l'histoire d'une frousse obsolète et pourtant bien tenace que retrace le premier chapitre de cet ouvrage monumental. On y constate que nombre d'oeuvres, autrefois tenues pour scandaleuses, n'ont plus rien de choquant. La notion même du nu a évolué ; montrer un bras provoqua jadis un intérêt tout autre qu'aujourd'hui. Le nu fut constamment attaqué avec véhémence par la censure, la morale (f)rigide, la culture artistique ou la critique : c'est l'objet du chapitre suivant. Le lecteur suivra les diverses formes prises par le nu : il a été décliné à tous les âges de l'homme, de l'enfance à la vieillesse, et jusqu'à sa mort, chaque époque élisant parmi ces phases de l'existence une forme idéale . Les poses, présentées ensuite, ont des significations symboliques précises, que leur confère chaque artiste. Enfin, l'ouvrage examine les sujets les plus traités, et l'évolution de la symbolique attachée au nu au fil des siècles. Deux index et une orientation bibliographique complètent cette documentation, richement illustrée.
 
William Dello Russo est historien de l'art.
 

L'UNIVERSITÉ DES ARTS / À BRAS LE CORPS

 

Longtemps objet de représentation et de célébration artistiques, le corps humain est devenu, depuis le milieu du siècle dernier, un sujet central dans les pratiques plastiques contemporaines. Qu'il s'agisse de l'actionnisme viennois, de l'art corporel et de ses variantes - body art, carnal art, hybridations, etc. -, ainsi que des diverses performances charnelles ou virtuelles, le corps de l'artiste lui-même se fait oeuvre, sculpture, matériau, lieu stratégique de rencontres et d'expérimentations esthétiques inédites et insolites.

 

Marc Jimenez

 
 

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